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L'objectif de ChEEk Magazine : réinventer la presse féminine

  • Photo du rédacteur: Emma Fourreau
    Emma Fourreau
  • 17 janv. 2020
  • 4 min de lecture

Des magazines féminins, il y en a beaucoup. Des pure players engagés et qui prônent « le féminin idéal », c'est déjà plus rare. C'est un pari risqué qu'on décidées de prendre Faustine Kopiejwski, Myriam Levain et Julia Tissier avec ChEEk Magazine, un pure player qui parle des femmes pour ce qu'elles font plutôt que pour ce qu'elles sont.


« Si je devais le présenter, je dirais que c'est un média féministe destiné au moins de 40 ans. » Voici comment Myriam Levain conçoit ChEEk Magazine, un pure player auquel elle a participé à la création en 2013.


Une ligne éditoriale innovante


Lorsque le sujet de la presse féminine est abordé, les médias évoqués en premiers sont Madmoizelle, Elle ou encore Marie-Claire. Tous ces médias ont un point commun : ils représentent la presse féminine « à l'ancienne ». Or, pour les trois fondatrices du pure player, cela ne correspond pas à leur vision du « féminin idéal », notion omniprésente dans leurs articles.


En créant ce média, les trois féministes à l'origine de ce projet avaient pour objectif de mettre en avant le talent des femmes, non pour leur apparence. « Dans la presse féminine "à l'ancienne", la mode et la beauté primaient sur les autres sujets. Pour nous, le "féminin idéal" c'était plutôt un rapport inversé où on privilégie davantage les sujets culturels, sociétaux et innovants », confirme Myriam Levain.


Sur leur site, leur ligne éditoriale est clairement visible. Les femmes sont partout et leurs projets sont mis à l'honneur. Capture d'écran de ChEEk Magazine


La mode, oui ; le sexisme, non


Il y a sept ans, les magazines féministes étaient peu nombreux. Les leaders de la presse féminine avaient établi un modèle difficile à concurrencer. Mais il faut croire que la fortune sourit réellement aux audacieux. Dès la création du média, les femmes sont conquises. ChEEk Magazine a peut-être été d'abord un ovni dans le monde de la presse féminine, mais ses créatrices sont des pionnières dans ce domaine. « On a l'impression que les gens sont beaucoup plus sensibles à cette cause. On voit vraiment une évolution par rapport à il y a quelques années et je trouve ça super ! », se réjouit la journaliste.


Cette prise de risque a permis au magazine en ligne de contribuer à une prise de conscience collective, à la fois des médias mais aussi du public. Désormais, les femmes s'intéressent toujours à la mode, mais ce n'est plus le point central de la grande majorité des médias.


D'ailleurs, ChEEk Magazine possède une rubrique « mode » sur son site. Mais les articles ne sont pas des classements des plus belles robes des Golden Globes, bien au contraire. Toujours placés sous le signe du féminisme, les articles valorisent le travail des femmes dans le domaine de la mode, et non uniquement leur beauté.


La mode est un sujet composé de différentes facettes. Une idée que n'ont pas hésité à utiliser les fondatrices du pure player. Capture d'écran ChEEk Magazine

Un seul objectif : intéresser toutes les femmes


Sur ChEEk Magazine, pas de sujets tabous. Si un sujet est intéressant et qu'il mérite d'être mis en avant, alors il le sera ! C'est (presque) aussi simple que ça. Les règles, le viol ou encore le sexe sont tous les trois des sujets que des médias traditionnels auraient peur d'aborder. Mais pas ces journalistes et leurs collaborateur.rice.s. Comme évoqué précédemment, une grande partie des articles sont également des mises en avant de travaux réalisés par des femmes, comme par exemple le film « Les filles du docteur March », réalisé par Greta Gerwig, ou bien le livre « La deuxième femme », écrit Louise Mey.


Afin de promouvoir ces articles, le média est présent sur les trois réseaux sociaux principaux : Facebook, Twitter et Instagram. Une présence nécessaire si les journalistes souhaitent entrer en contact avec leur public, composé majoritairement de femmes de moins de 40 ans. « On essaie de ne pas tomber dans la course aux clics. On ne veut pas bouleverser tout notre fonctionnement tous les 3-4 matins. Mais on suit quand même les réseaux sociaux et on adapte le contenu de nos articles à chacun. On ne publie pas la même chose sur Insta ou sur Twitter par exemple », explique la cofondatrice du site.



Avec ChEEk Magazine, la volonté des trois journalistes trentenaires était de combler les attentes des femmes de la génération Y, mais aussi celles des générations à venir. Si ces dernières grandissent avec de nouveaux modèles de presse féminine et féministe, alors ce type de média deviendra la norme. Et pour atteindre cet objectif, le web semblait être la meilleure solution pour pouvoir toucher les jeunes générations.


À l'avenir, peut-être que la presse féminine sera totalement différente de ce que les consommateurs ont connu jusqu'à présent. Peut-être que tous les médias féminins seront comme ChEEk Magazine. Peut-être que la ligne éditoriale des trois créatrices sera démocratisée. À part Nostradamus, personne ne peut prédire l'avenir car, comme l'explique finalement Myriam Levain : « Nous ne sommes qu'au début de la presse féministe. On doit encore beaucoup se justifier et c'est un mot qui fait toujours peur aux gens, donc l'objectif c'est d'inverser la tendance. »


Emma Fourreau

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