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Manifestations à Vichy : le réveil inattendu des grévistes

  • Photo du rédacteur: Emma Fourreau
    Emma Fourreau
  • 9 déc. 2019
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 déc. 2019

Le 5 décembre, 2 500 Vichyssois se sont réunis pour manifester contre la réforme des retraites à points. Ce rassemblement conséquent est inhabituel dans cette ville qui n’a jamais été le théâtre de grosses manifestations. Faisant fi des classes sociales et des écarts générationnels, tous se sont réunis autour d’une cause commune : leur avenir.


« Les gens de Vichy ne se préoccuperont des conséquences qu’une fois que la réforme sera passée. » Voici le constat de Frédéric Garcia, assistant social au Centre communal d’action sociale de Vichy. Traditionnellement, dans la ville d’eau, les grévistes sont minoritaires et se font discrets. Les habitants quant-à-eux restent passifs jusqu’au dénouement final.


Cela ne vient pas d’un désintérêt pour ces mesures qui font l’actualité, mais plutôt du fait que la grève n’arrive pas toujours jusqu’à Vichy. Les rassemblements ont lieu dans les villes voisines, comme Clermont-Ferrand ou Montluçon. « Les Vichyssois ne s’affichent pas derrière des bannières. Il y a une différence entre faire la grève et s’afficher gréviste », affirme Frédéric Garcia.


2 500 manifestants à Vichy

Lors de la première journée de manifestation, le 5 décembre, 2 500 personnes se sont réunies à Vichy pour manifester contre la réforme des retraites à points. « Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu une telle participation, se réjouit Fabien Laube, le secrétaire général de l’Union CGT de Vichy. C’était une manifestation hétéroclite, avec des gilets jaunes, des enseignants, des organisations syndicales ou encore des étudiants. »


Habituellement à l'écart des manifestations, les Vichyssois sont descendus dans la rue pour protester contre la réforme des retraites lors de la grève générale, le 5 décembre. Photo DR


Cette réforme qui divise l’opinion publique ne laisse personne indifférent, pas même les Vichyssois. Cela rompt donc avec l’image que renvoie la ville : celle d’une ville calme, qui se contente d’observer sans agir. Les grévistes par délégation, c’est fini. « Les gens se sont rendus compte que s’il n’y a pas de contestation, c’est fichu pour leurs retraites paisibles, affirme Fabien Laube. Tant que le gouvernement reste sourd à ce qu’on demande – à savoir que le système actuel soit conservé –, ces manifestations seront reconduites. » Les Vichyssois se sont donc réunis autour d’une même cause pour se faire entendre, et ce par tous les moyens.


Une inquiétude générationnelle

Si toutes les classes sociales sont concernées, c’est également le cas de toutes les générations. Ainsi, pour Luciano, étudiant dans l’Institut de formation en masso-kinésithérapie de Vichy, « ces manifestations portent sur des sujets qui nous touchent tous de près ou de loin ». Pour ce dernier, il est important que tous les Vichyssois manifestent ensemble, car c’est le seul moyen pour que le gouvernement prête attention à leurs revendications.


Si une ville calme comme Vichy réussi à rassembler 2 500 manifestants, cela veut dire que les habitants sont préoccupés par cette réforme. Ils n’en veulent pas, et ils comptent le faire savoir jusqu’à obtenir une réponse satisfaisante. « La réaction du gouvernement face aux manifestations, c’est l’équivalent d’un sparadrap sur une plaie béante, déplore l’étudiant. Si le gouvernement continue de réprimer les mouvements sociaux, ça va étendre le sentiment de désespoir et de colère des manifestants. Et qui sait jusqu’où ça peut aller. »

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